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Dirigeants, le RGPD n’est pas qu’un “truc de DPO” : vous risquez personnellement des sanctions pénales !

Depuis l’entrée en vigueur du Règlement Général sur la Protection des Données (RGPD) en 2018, nombreuses sont les entreprises qui ont pris des mesures superficielles : une bannière de cookies par-ci, une politique de confidentialité copiée-collée par-là… Mais peu de dirigeants réalisent que leur responsabilité personnelle peut être engagée. Et pas seulement par une amende administrative de la CNIL.

Oui, vous pouvez être condamné pénalement.

Le RGPD n’est pas un simple règlement “bureaucratique”. Il s’inscrit dans un arsenal juridique plus vaste, qui inclut le Code pénal et la Loi Informatique et Libertés. Résultat : un dirigeant peut être poursuivi à titre individuel pour :

  • collecte illégale de données personnelles,
  • traitement sans base légale,
  • atteinte aux droits des personnes (droit d’accès, d’opposition, de suppression…),
  • défaut de sécurisation des données sensibles.

Et cela peut coûter cher.

Jusqu’à 5 ans d’emprisonnement et 300 000 € d’amende

Prenons un exemple concret. L’article 226-16 du Code pénal prévoit :

« Le fait, y compris par négligence, de procéder ou de faire procéder à un traitement de données à caractère personnel sans respecter les formalités préalables […] est puni de cinq ans d’emprisonnement et de 300 000 euros d’amende. »

Et ce n’est pas un cas isolé. D’autres articles (226-17 à 226-24) couvrent des infractions encore plus graves, notamment la collecte frauduleuse de données sensibles (origine raciale, opinions politiques, santé…).

Les dirigeants ne sont plus intouchables

Les juges n’hésitent plus à sanctionner les personnes physiques derrière les sociétés. En cas de violation grave, c’est le dirigeant (président, gérant, directeur) qui peut être poursuivi. Même si c’est un salarié ou un prestataire qui a mal géré les données, le dirigeant reste responsable au regard de son obligation de supervision.

Une négligence n’est pas une excuse

“Je ne savais pas”, “ce n’est pas moi qui gère ça”, “on a un DPO”… Ces excuses ne tiennent pas face à un juge. La jurisprudence est claire : le dirigeant est garant de la conformité de son entreprise, même s’il délègue. L’ignorance ou l’incompétence ne protègent pas, elles aggravent la faute.

Ce qu’un dirigeant responsable doit faire dès maintenant

  1. Cartographier les traitements de données dans l’entreprise
  2. Documenter les bases légales, durées de conservation, mesures de sécurité.
  3. Former les équipes et sensibiliser les prestataires.
  4. Mettre à jour les mentions légales, les politiques internes et les contrats.
  5. Lancer un audit RGPD complet, encadré par un professionnel compétent.

Le mot de la fin

Dirigeants : le RGPD est une responsabilité pénale, pas un gadget de conformité. Ne pas s’y conformer, c’est risquer non seulement la réputation de votre entreprise, mais aussi votre liberté et votre patrimoine personnel.

Vous voulez dormir tranquille ? Faites de la protection des données une priorité stratégique.

Maîtriser les droits d’accès : un levier pour protéger les données personnelles

La gestion des droits d’accès est une mesure fondamentale pour limiter les risques de violations de données. En définissant clairement qui peut accéder à quelles informations, on minimise les erreurs humaines, les intrusions malveillantes et les abus potentiels. Cela contribue non seulement à la protection des données, mais aussi à la conformité au RGPD.

1. Pourquoi les droits d’accès sont-ils cruciaux ?

  • Réduction des risques d’accès non autorisé : seuls les employés ayant une raison légitime doivent accéder aux données sensibles.
  • Minimisation des erreurs humaines : en restreignant l’accès, on limite les erreurs accidentelles, comme l’envoi de données à la mauvaise personne.
  • Traçabilité renforcée : en enregistrant qui accède à quoi et quand, il est plus facile d’identifier les failles et de réagir rapidement en cas d’incident.

2. Les bonnes pratiques pour gérer les droits d’accès

  • Utiliser le principe du moindre privilège : attribuer uniquement les permissions nécessaires à chaque utilisateur.
  • Mettre en place des revues régulières : s’assurer périodiquement que les droits d’accès sont toujours pertinents.
  • Exploiter des outils de gestion centralisée : des solutions de gestion des identités (IAM) permettent de simplifier l’attribution et le suivi des permissions.

Si vous avez besoin d’aide pour mettre en place les bonnes pratiques, gagnez du temps en utilisant nos services de conseils.

3. Conformité RGPD et droits d’accès

  • Article 32 du RGPD : ce texte demande explicitement des mesures techniques et organisationnelles adaptées pour garantir la sécurité des données. La gestion des droits d’accès en fait partie.
  • Responsabilité et transparence : pouvoir démontrer que vous avez des contrôles en place pour limiter l’accès aux données renforce la confiance des clients et des partenaires.

La gestion rigoureuse des droits d’accès n’est pas seulement une mesure de sécurité informatique, mais aussi un pilier essentiel de la conformité RGPD. En limitant l’accès aux données personnelles et en assurant une traçabilité des actions, vous protégez à la fois votre entreprise et les droits des personnes concernées.

Google, Microsoft et le RGPD : Peut-on utiliser leurs outils en conformité avec la réglementation européenne ?

L’utilisation des outils de Google (Gmail, Drive, Analytics, Workspace…) et de Microsoft (Office 365, Azure, Teams…) dans un cadre professionnel est omniprésente. Pourtant, leur conformité avec le Règlement Général sur la Protection des Données (RGPD) fait débat. Certains estiment que leur usage est acceptable si certaines précautions sont prises, tandis que d’autres pointent des risques juridiques majeurs, notamment en raison des transferts de données vers les États-Unis. Alors, où en sommes-nous réellement ?

1. Les grands principes du RGPD appliqués aux outils américains

Le RGPD repose sur plusieurs principes fondamentaux qui doivent être respectés lorsque des données personnelles sont traitées :

  • Licéité du traitement : Une base légale doit justifier chaque traitement de données.
  • Minimisation des données : Collecter uniquement les données nécessaires.
  • Transparence : Informer clairement les utilisateurs sur l’usage de leurs données.
  • Sécurité et confidentialité : Garantir la protection des données contre tout accès non autorisé.
  • Encadrement des transferts hors UE : S’assurer que les données transférées en dehors de l’Espace Économique Européen bénéficient d’un niveau de protection équivalent au RGPD.

C’est précisément sur ce dernier point que les outils de Google et Microsoft posent problème.

2. Le problème des transferts de données vers les États-Unis

Depuis l’invalidation du Privacy Shield en juillet 2020, les transferts de données personnelles entre l’Union européenne et les États-Unis ont été au cœur de nombreuses discussions. En juillet 2023, la Commission européenne a adopté une décision d’adéquation pour le Data Privacy Framework (DPF), visant à faciliter ces transferts tout en assurant un niveau de protection adéquat  . Ce nouvel accord remplace le Privacy Shield et permet aux entreprises certifiées de transférer des données sans recourir aux Clauses Contractuelles Types (CCT) ou aux règles d’entreprise contraignantes (BCR).

Cependant, des préoccupations subsistent quant à la pérennité du DPF. Des experts estiment qu’il pourrait être invalidé par la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE), comme ce fut le cas pour ses prédécesseurs. L’une des principales critiques concerne la Section 702 du Foreign Intelligence Surveillance Act (FISA), qui autorise les agences de renseignement américaines à accéder aux données des non-résidents sans mandat  . Cette disposition soulève des questions quant à la compatibilité avec le RGPD, notamment en matière de protection des données et de respect des droits des personnes concernées.

Parallèlement, des géants technologiques comme Microsoft et Google proposent des solutions de stockage des données exclusivement au sein de l’Union européenne. Par exemple, Microsoft a mis en place le EU Data Boundary, permettant aux clients de stocker et de traiter leurs données dans l’Espace économique européen. Cependant, même avec ces mesures, les entreprises américaines restent soumises aux lois américaines, telles que le FISA 702, ce qui peut entraîner des accès aux données par les autorités américaines, indépendamment du lieu de stockage.

3. L’avis des autorités européennes et la position de la CNIL

Face à ces risques, plusieurs autorités de protection des données européennes ont exprimé leurs inquiétudes :

  • La CNIL a déjà mis en garde sur l’utilisation de Google Analytics, le jugeant non conforme au RGPD en raison du transfert des données vers les États-Unis sans garanties suffisantes.
  • Des interdictions dans certains pays : Plusieurs États, comme l’Autriche ou le Danemark, ont recommandé d’abandonner l’usage de certains outils de Google et Microsoft dans les services publics
  • le CEPD (Comité Européen de la Protection des Données) recommande l’adoption de mesures supplémentaires pour encadrer ces transferts, comme le chiffrement des données avant exportation.

Microsoft a toutefois pris des engagements pour stocker les données des clients européens en Europe via son initiative EU Data Boundary, mais cela ne règle pas entièrement la problématique du Cloud Act.

4. Peut-on utiliser Google Workspace ou Office 365 en respectant le RGPD ?

La réponse dépend du contexte et des mesures mises en place. Voici quelques recommandations pour limiter les risques :

✅ Bonnes pratiques pour une meilleure conformité

Vérifier la base légale du traitement : S’assurer que les traitements reposent sur une base légale (ex. : contrat, consentement, obligation légale).

Passer des clauses contractuelles types (CCT) : Ces contrats encadrent les transferts de données hors UE, mais nécessitent des mesures supplémentaires.

Chiffrer les données avant transfert : Utiliser des solutions de chiffrement dont seul l’organisme utilisateur détient la clé.

Limiter l’usage des données personnelles : Privilégier des solutions alternatives pour traiter des données sensibles.

Analyser les risques avec une AIPD (Analyse d’Impact sur la Protection des Données) : Évaluer les impacts du traitement sur la vie privée des utilisateurs.

Pratiques à éviter

Utiliser Google Analytics sans mesure complémentaire : Aujourd’hui, la CNIL recommande des solutions alternatives hébergées en Europe.

Stocker des données sensibles sans garanties suffisantes : Par exemple, ne pas héberger de données de santé sur un service cloud soumis au droit américain.

Utiliser par défaut les outils Google ou Microsoft sans évaluation : Toujours analyser l’impact et les alternatives possibles.

5. Existe-t-il des alternatives conformes au RGPD ?

Pour ceux qui souhaitent limiter leur dépendance aux géants américains, voici quelques alternatives européennes :

  • Pour l’email et la bureautique : Zimbra, Nextcloud, OnlyOffice, ProtonMail
  • Pour le stockage cloud : OVHcloud, Infomaniak, Tresorit
  • Pour l’analytics : Matomo, Plausible
  • Pour la visioconférence : Jitsi Meet, Whereby

Certaines administrations et entreprises passent progressivement à ces solutions pour garantir une meilleure souveraineté des données.

Conclusion : Google et Microsoft, un usage sous conditions strictes

L’utilisation des outils de Google et Microsoft dans un cadre conforme au RGPD est un enjeu complexe. Si des mesures techniques et contractuelles permettent de réduire les risques, elles ne garantissent pas une conformité totale, notamment en raison des lois américaines sur l’accès aux données.

Les autorités européennes, et en particulier la CNIL, appellent à la prudence et encouragent l’adoption de solutions alternatives hébergées en Europe pour éviter les transferts de données hors UE.

En conclusion, bien que des avancées significatives aient été réalisées pour faciliter les transferts de données entre l’UE et les États-Unis, des incertitudes juridiques persistent. Les entreprises européennes doivent rester vigilantes, évaluer régulièrement la conformité de leurs partenaires et envisager des mesures supplémentaires, telles que le chiffrement avancé ou le recours à des fournisseurs européens, pour assurer une protection optimale des données personnelles conformément au RGPD.

Le RGPD expliqué simplement, accessible pour tous

Tu as déjà reçu un mail te demandant si tu acceptes les cookies ou si tu veux t’inscrire à une newsletter ? Eh bien, c’est à cause du RGPD !

Le RGPD (Règlement Général sur la Protection des Données) est une loi européenne qui protège tes données personnelles. Son but ? Que personne ne fasse n’importe quoi avec tes infos sans ton accord.

1️⃣ C’est quoi une donnée personnelle ?

Ton nom, ton adresse, ton numéro de téléphone, ton email, mais aussi ta photo, ton IP, ou même tes préférences en ligne. Bref, tout ce qui permet de t’identifier.

2️⃣ Qui doit respecter le RGPD ?

Toutes les entreprises, associations et administrations qui collectent des infos sur des personnes en Europe.

3️⃣ Quels sont tes droits ?

Le droit d’accès : tu peux demander quelles infos une entreprise a sur toi.

Le droit de rectification : tu peux corriger une erreur.

Le droit à l’oubli : tu peux demander la suppression de tes données.

Le droit d’opposition : tu peux dire NON à certaines utilisations de tes données.

Le droit à la portabilité : tu peux récupérer tes données et les transférer ailleurs.

4️⃣ Quelles sont les obligations des entreprises ?

⚠ Elles doivent te demander ton consentement avant d’utiliser tes données.

⚠ Elles doivent expliquer clairement pourquoi elles collectent tes infos.

⚠ Elles doivent les protéger contre les fuites et les piratages.

5️⃣ Que se passe-t-il si une entreprise ne respecte pas le RGPD ?

Elle risque jusqu’à 20 millions d’euros d’amende (ou 4% de son chiffre d’affaires).

La CNIL (en France) et d’autres autorités surveillent et sanctionnent les abus.

En résumé

Le RGPD, c’est une loi qui te donne le contrôle sur tes données. Avant de donner ton email ou d’accepter des cookies, pense à vérifier ce que l’entreprise en fait !

Publier l’organigramme de la société sur son site : RGPD compliant ?

Une entreprise peut publier un organigramme sur son site internet avec les noms, prénoms et lignes professionnelles de ses employés, mais cela doit être conforme au RGPD. Voici les points clés à respecter :

1. Base légale du traitement

La diffusion de ces informations sur un site internet constitue un traitement de données personnelles, qui doit reposer sur une base légale conforme au RGPD :

Intérêt légitime de l’entreprise (ex : transparence, communication avec les clients et partenaires).

Consentement des employés (recommandé, surtout si les données sont accessibles au public).

Obligation légale ne s’applique pas (aucune loi n’oblige une entreprise à publier un organigramme).

Recommandation : obtenir le consentement des salariés avant publication, même si l’intérêt légitime peut être invoqué.

 

2. Proportionnalité et minimisation des données

L’entreprise doit s’assurer que les informations publiées sont strictement nécessaires et pertinentes.

Informations acceptables :

  • Nom et prénom
  • Poste occupé
  • Service ou département
  • Adresse e-mail professionnelle
  • Ligne téléphonique professionnelle

Informations à éviter (sauf accord explicite) :

  • Données personnelles sensibles (ex : âge, photo, situation familiale)
  • Numéro de téléphone personnel
  • Adresse personnelle

Recommandation : Limiter l’accès à cet organigramme (ex : publication sur un intranet ou une zone protégée du site).

 

3. Droit d’opposition et mise à jour

Les employés doivent être informés de la mise en ligne de l’organigramme et de leur droit d’opposition s’ils ne souhaitent pas y figurer (article 21 du RGPD).

Actions à mettre en place :

  • Informer les salariés avant publication
  • Leur permettre de demander la suppression/modification de leurs informations
  • Mettre à jour régulièrement l’organigramme (ex : départs, changements de poste)

 

4. Sécurisation et accès aux données

Si l’organigramme est destiné à un usage interne, il est recommandé de :

  • Le publier sur un intranet sécurisé plutôt qu’en accès public
  • Limiter l’accès aux employés et partenaires autorisés
  • Mettre en place des mesures de sécurité (ex : authentification)

 

Conclusion

Possible, mais sous conditions : base légale, minimisation des données et droit d’opposition des employés.

Recommandé : obtenir le consentement et privilégier une diffusion restreinte (ex : intranet).

À éviter : publier des données non nécessaires ou sensibles sans accord.

Si besoin, je peux vous aider à rédiger une note d’information RGPD à destination des salariés sur ce sujet !