1. Identifier le statut du sous-traitant
Avant toute chose, il faut savoir si votre hébergeur (comme OVH, AWS, ou Azure) est considéré comme un sous-traitant dans le cadre du RGPD. Un sous-traitant est une entreprise qui traite des données personnelles en votre nom et selon vos instructions. Il doit donc suivre vos indications sur la manière dont ces données sont gérées et protégées. Par exemple, si vous confiez à l’hébergeur la gestion des informations des utilisateurs de votre site, il est responsable de la sécurité de ces données tout en agissant sous vos ordres.
2. Examiner le contrat de sous-traitance
Assurez-vous qu’un contrat de sous-traitance est en place. Ce contrat doit respecter l’article 28 du RGPD, qui impose des règles strictes. Vous devez vérifier les points suivants :
- Les objectifs et la durée de la gestion des données. Cela doit être clair dans le contrat. Par exemple, si l’hébergeur doit conserver les données pendant 5 ans, cela doit être précisé.
- Les types de données que l’hébergeur va traiter (par exemple, des données personnelles des utilisateurs de votre site). Il peut s’agir d’adresses e-mail, de numéros de téléphone ou d’historique d’achat.
- Les obligations de l’hébergeur, notamment en matière de sécurité et de confidentialité. Par exemple, l’hébergeur doit garantir qu’il met en place des mesures de sécurité pour prévenir l’accès non autorisé aux données.
- Les mesures de sécurité mises en place pour protéger les données. Cela peut inclure des technologies comme le chiffrement pour rendre les données illisibles sans la clé appropriée.
- Les procédures à suivre en cas de violation de données personnelles, comme une fuite d’informations. Le contrat doit prévoir des délais pour signaler cette violation.
- Les conditions dans lesquelles l’hébergeur peut sous-traiter à son tour (c’est-à-dire faire appel à d’autres prestataires). Il faut s’assurer que l’hébergeur ne fasse pas appel à des tiers sans vous en avertir.
3. Vérifier la localisation des données
Il est important de savoir où vos données sont stockées. Cela peut avoir des implications légales, surtout si elles sont stockées en dehors de l’Union Européenne. Si les données sont stockées en dehors de l’UE, des protections supplémentaires doivent être mises en place pour assurer leur sécurité, comme des Clauses Contractuelles Types (CCT). Par exemple, un transfert de données vers les États-Unis doit respecter des mécanismes de protection comme les CCT.
4. Contrôler les mesures de sécurité
Demandez à l’hébergeur de vous fournir un détail des mesures de sécurité techniques et organisationnelles qu’il met en place pour protéger vos données. Ces mesures peuvent inclure :
- Le chiffrement des données (c’est-à-dire leur codage pour qu’elles ne puissent être lues que par les personnes autorisées).
- L’utilisation de pare-feu et de systèmes de détection des intrusions pour éviter les attaques. Par exemple, les pare-feu protègent contre les tentatives de piratage.
- Des mécanismes de contrôle d’accès pour s’assurer que seules les personnes autorisées peuvent accéder aux données. Cela peut inclure des mots de passe forts ou des authentifications à deux facteurs.
- Des politiques de sauvegarde régulières et des procédures pour restaurer les données en cas de problème. Par exemple, l’hébergeur peut avoir un système pour récupérer les données en cas de panne technique.
- Des tests de sécurité réguliers pour détecter d’éventuelles vulnérabilités.
5. Examiner les engagements de confidentialité
L’hébergeur doit s’engager à respecter la confidentialité des données. Vérifiez que :
- Le personnel de l’hébergeur est bien formé à la protection des données personnelles.
- Une clause de confidentialité est présente dans le contrat, garantissant que les informations sensibles ne seront pas partagées sans votre accord.
6. Vérifier la gestion des violations de données
En cas de violation de données, comme une fuite d’informations, il est essentiel que l’hébergeur ait une procédure pour vous en informer rapidement. Vous devez vérifier :
- Que l’hébergeur s’engage à vous notifier la violation dans un délai de 24 à 72 heures.
- Si l’hébergeur a un plan de gestion des incidents pour résoudre le problème et limiter les impacts.
7. Audit et droit de contrôle
Vous devez avoir la possibilité de vérifier que l’hébergeur respecte bien le RGPD. Pour cela :
- Vous devez pouvoir effectuer des audits réguliers pour contrôler la conformité de l’hébergeur.
- Assurez-vous que l’hébergeur accepte de vous fournir des rapports de sécurité régulièrement, afin que vous puissiez vérifier qu’il met en place les bonnes pratiques de protection des données.
8. Garantir le respect des droits des personnes concernées
Les droits des personnes concernées (par exemple, les utilisateurs de votre site) doivent être respectés. Cela inclut leur droit à :
- Accéder à leurs données pour savoir quelles informations sont stockées à leur sujet.
- Les rectifier si elles sont incorrectes afin que les erreurs puissent être corrigées.
- Les supprimer dans certains cas, notamment si elles ne sont plus nécessaires.
- Les transférer ailleurs (portabilité des données) si la personne souhaite utiliser un autre service.
- S’opposer au traitement de leurs données si elles ne veulent plus que l’hébergeur conserve ces informations.
Vérifiez que l’hébergeur propose un moyen simple et rapide de répondre à ces demandes, comme un formulaire en ligne ou une adresse e-mail dédiée.
9. Prendre en compte la fin de contrat
Lorsque le contrat avec l’hébergeur prend fin, vous devez vous assurer que :
- Les données personnelles sont restituées ou supprimées de manière sécurisée.
- L’hébergeur a bien une procédure pour garantir que les données sont supprimées définitivement à la fin de la relation contractuelle, sans risque de récupération par des tiers.
10. Suivi et mise à jour régulière
La protection des données est un sujet dynamique. Il est donc essentiel de :
- Effectuer une réévaluation périodique des pratiques de l’hébergeur pour vérifier que tout reste conforme au RGPD.
- Mettre à jour le contrat et les mesures de sécurité en fonction de l’évolution des normes légales ou techniques.
Si vous souhaitez de l’aide sur le sujet, contactez-nous.